sketches
with light in b pose
a.k.a. light
painting
1997 - 2008
for gjon mili
du
relativisme
de la représentation pour une compréhension
non-aristotélicienne du monde
Par
définition,
la photographie argentique est fondée sur la
transformation de composés chimiques sous l'action de
la lumière :
c'est une technique permettant de fixer une image sur
une surface
rendue photosensible. La matière renvoie la lumière et
c'est pour
cela qu'on la voit, qu'on peut l'imprimer sur une
pellicule. Il est à
noter que l'évolution des pellicules argentiques à
considérablement
transformer la représentation du monde
via le medium photographique. Lorsque la photographie
en était à
ses premiers pas, le temps de pose pouvait atteindre
plusieurs
heures. Ce n'est plus le cas aujourd’hui hui. A juste
titre, on
pense donc une photo comme un instantané. On comprend
très bien que
la photo d'une personne qui sourit, n'implique pas que
la personne
sourit tout le temps. On assimile donc le portrait
comme une
représentation relative et instantané d'un sujet, et
donc
implicitement de son existence hors de la photo.
Le
fait
de jouer sur les propriétés photosensibles de la
pellicule
argentique en fusionnant 2 notions paradoxales et
relatives (durée /
instantané) a pour but ici de créer l'illusion du
personnage
dessiné. L'idée même de portrait est bouleversé : ces
portraits
n'en sont pas réellement. les personnages n'ont aucune
existence
possible hors du medium photographique. Le portrait
dessiné est le
résultat d'une durée, le temps de dessiner le personnage
lors de la
prise de vue à l'aide de lumière.
Ceci
a
pour but d'amener une réflexion sur la réalité et de sa
confrontation avec sa propre représentation toute
relative qu'elle
soit. la non-existence réelle du personnage en depit de
la
possibilité de sa représentation est une manière de
pointer les
effets de la structure de notre langage sur nos
évaluations
visuelles et par la-même les raccourcis de la pensée.
En
bref, remettre en cause nos a priori en tant que mode de
pensée
unique.
apriori
« on
ne peut faire qu une seule fois, une premiere bonne
impression »,
résume
assez bien le cheminement de la pensée. La première impression va
traduire la base de l'estimation de la personne, qui
se traduira par
un a priori. qu'il soit vrai ou faux, il s'agit d'idée
préconçue,
sans aucun fondement. on a l habitude d'assimiler la
représentation
a la personne. Il suffit de voir le rôle majeur de l
apparence dans
notre appréhension des autres et de nous-mêmes.
Ceci
est
une conséquence de la croyance générale, bien
qu'inconsciente,
dans les 3 principes
de la pensee que nous héritons d'Aristote :
-
le principe d'identité : tout ce qui est, est.
-
le principe du tiers exclu : tout doit ou bien etre, ou
bien ne pas être.
-
le principe de contradiction :rien ne peut être et ne
pas être
La
conséquence de ce système de pensée résulte en une
conviction
inconsciente qu'on attribue a la nature d'un sujet
(objet,
personne...) une propriété. Ce qui nous amène a des
raccourcis de
pensée, a des illusions.
il
existe une tendance générale de nos réactions a se
conformer a ces
lois.
L'exemple
le plus probant est le magicien qui se joue de nous et
de nos
convictions. Le magicien déséquilibre nos
présuppositions en
démontrant que nos perceptions sensorielles sont a
caution. Nos
apriori jouent un role déterminant dans le succès de ses
indications
trompeuses.
nous
observons
les effets et nous presumons des causes.
Ce
qui n'est plus le cas dans les sciences dites
exactes. L'entrée
de la notion de relativité (notion d espace-temps
comme
indissociable) dans l'ensemble de theories physiques
nées au Xxe
siecle est une rupture fondamentale dans l
apprehension du monde
physique. En effet, la physique classique, qui
regroupe l'ensemble
des théories et principes physiques admis au XIXe
siècle, a échoué
dans la description de l'infiniment petit (atomes,
particules) et
dans celle de certaines propriétés du rayonnement
electromagnetique.
Ceci
est une vision non aristotelicienne du monde physique
(plus ou moins
vrai, plus ou moins faux).
"Ce
que nous observons, ce n'est pas la nature en soi, mais
la nature
exposée a notre méthode d’investigation" (Heisenberg)
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